mardi 31 janvier 2012

Le rôle de la DPJ dans l'histoire Shafia?

Les histoires de violence qui surviennent permettent parfois de mettre en lumière certaines failles dans les systèmes. C'est ce qui a permis à Laval, par exemple, de la mise en place du groupe d'intervention rapide A-GIR quand un risque homicidaire conjugal était présent.

L'histoire Shafia, (meutre d'honneur de quatre femmes par d'autres membres de leur famille) aura permis de constater une faille dans le système de la protection de la jeunesse. Voici une entrevue réalisée avec la directrice de la protection de la jeunesse de de la région de Montréal:

 

Un outil pour aborder le sexisme avec les jeunes

Vous connaissez le magazine "Ça Sexprime"? Il s'agit d'un magazine diffusé par le ministère de la santé et des services sociaux, mais dont le contenu a été rédigé en majorité par des étudiantEs à la maîtrise en sexologie au profil "intervention-recherche", puis relu et bonifié par un comité de relecture connaissant la thématique abordée.

Le plus récent numéro du "Ça Sexprime" s'intitule:"Le sexisme chez les jeunes: de l'évidence à l'indifférence". Comme dans tous les magazines "Ça Sexprime", la première partie fait une mise en contexte de la situation en s'appuyant largement sur les récentes études scientifiques et la deuxième partie comporte plusieurs activités de sensibilisation.

Ces activités ont été préparées pour cadrer avec le contexte scolaire québécois, mais peuvent tout autant être animées dans un contexte plus informel ou para-scolaire.

Si vous aimeriez recevoir les magazine "Ça Sexprime" en format papier, vous pouvez vous inscrire directement en ligne pour devenir membre (c'est gratuit) . Vous aurez aussi la possibilité d'échanger avec d'autres interveantEs ayant mis en pratique certaines activités pour avoir leurs commentaires. Et pourquoi pas laisser vous aussi vos commentaires?

Pour le récent numéro, c'est par ici!

lundi 30 janvier 2012

Étude sur la faisabilité et la durabilité d'un programme de prophylaxie post-exposition (PPE) contre le VIH pour les survivants d'agression sexuelle au Canada


Voici une étude diffusée par CATIE: le portail canadien de l’information sur le VIH/SIDA, sur la possibilité d'administrer une traitement "préventif" aux personnes victimes d'agression sexuelles qui auraient pu contracter le VIH.

Agressions sexuelles au Canada

L'agression sexuelle est une préoccupation répandue en matière de droits de l’homme. Selon Statistique Canada, plus de 22 000 cas d'agression sexuelle ont été déclarés à la police en 2010. Il est cependant probable que cette statistique sous-estime la vraie ampleur du problème, car on estime que jusqu'à 90 % des agressions sexuelles survenant au Canada ne sont pas dénoncées à la police.
Les survivants d'agression sexuelle courent des risques d'infections transmissibles sexuellement, y compris le VIH. De plus, certains types d'agressions sexuelles peuvent augmenter considérablement les risques de transmission du VIH, comme les pénétrations multiples, les actes sexuels nombreux, le sexe anal, les agressions causant des lésions aux muqueuses et celles commises par des personnes atteintes d'infections transmissibles sexuellement.

Prophylaxie post-exposition (PPE)

Les survivants d'agression sexuelle pourraient bénéficier d'une prophylaxie post-exposition visant à réduire leurs risques d'infection par le VIH. La prophylaxie post-exposition (PPE) consiste à prendre des médicaments anti-VIH pendant 28 jours consécutifs à la suite d'une exposition connue ou soupçonnée au VIH, dans le but de prévenir l'infection. La PPE doit commencer dans les 72 heures suivant une exposition à risque élevé soupçonnée au VIH.
Au Canada, la PPE est considérée comme la norme de soins pour les cas d'exposition professionnelle au VIH (p. ex., les piqûres d'aiguilles survenant sur les lieux de travail), et on y a recours souvent. En revanche, la PPE n'est pas largement accessible ou utilisée pour les expositions non professionnelles (les rapports sexuels consensuels et les agressions sexuelles).

Étude ontarienne sur la PPE contre le VIH

L'Ontario compte un réseau de 35 centres de traitement des agressions sexuelles et de la violence familiale (Sexual Assault/Domestic Violence Treatment Centres ou SA/DVTC) situés un peu partout dans la province. Administrés dans des hôpitaux, ces centres offrent des services d'évaluation, de counseling et de traitement à environ 3 000 survivants d'agression sexuelle chaque année.
Dans le cadre d'une étude commencée en 2003, le réseau ontarien de SA/DVTC a mis sur pied un programme afin d'offrir du counseling sur les risques liés au VIH et une PPE gratuite aux hommes, aux femmes et aux enfants ayant subi une agression sexuelle. Le programme comptait différents éléments, comme l'élaboration de lignes directrices et de protocoles, le développement d'outils pour le counseling et de la documentation à l'intention des patients, ainsi que la formation de personnel. Le programme avait pour objectif d'évaluer la faisabilité et la durabilité d'un programme provincial de PPE pour la prévention du VIH. Le projet a été financé par le Conseil ontarien des services de santé pour les femmes du ministère de la Santé et des Soins de longue durée entre 2003 et 2005.
Sur les 34 centres de traitement alors en existence en Ontario, 24 ont participé au programme. Les 10 autres centres n'étaient pas en mesure d'y participer à cause de barrières liées au personnel ou à l'infrastructure.
En plus de leur offrir du counseling et du soutien concernant l'agression sexuelle, les responsables du programme ont proposé une PPE aux survivants courant un « risque élevé » ou un « risque inconnu » d'infection par le VIH (selon les définitions établies par les chercheurs) qui ont cherché à se faire soigner dans les 72 heures suivant l'agression. On parlait de « risque élevé » si les survivants avaient subi des actes comportant des rapports anaux, vaginaux ou oraux commis par une personne séropositive ou appartenant à un groupe à risque élevé (utilisateurs de drogues intraveineuses, hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes ou personnes originaires de pays où le VIH est relativement courant). Si le statut VIH de l'agresseur était inconnu, ou s'il était impossible de confirmer son appartenance à un groupe à risque, on qualifiait de « risque inconnu » celui que couraient les survivants d'actes comportant des rapports anaux, oraux ou vaginaux.
L'administration de la PPE incluait du counseling sur les risques liés au VIH, la distribution de médicaments utilisés en PPE et cinq visites de suivi sur une période de quatre semaines. Les visites de suivi avaient pour objectif d'aider les patients à respecter l'horaire de leur médication et de surveiller les effets secondaires. Les médicaments anti-VIH suivants ont été utilisés :
  • AZT + 3TC (sous forme d'une combinaison à dosages fixes appelée Combivir)
  • lopinavir-ritonavir (Kaletra)

Faisabilité du programme de PPE

Entre septembre 2003 et janvier 2005, 1 103 survivants d'agression sexuelle ont cherché des soins dans les centres de traitement participants. La majorité (97 %) des participants était des femmes, et leur âge moyen était de 21 ans.
Sur tous les survivants d'agression sexuelle ayant cherché des soins, 900 répondaient aux critères de la PPE et 798 s'en sont fait offrir une. La majorité, soit 91 %, des participants à qui on a proposé une PPE couraient un « risque inconnu » d'infection par le VIH, alors que les autres (9 %) étaient considérés comme étant à « risque élevé ».
Au total, 347 (44 %) survivants d'agression sexuelle à qui on avait proposé une PPE en ont commencé une. Certains autres ont refusé la PPE pour diverses raisons, dont les suivantes :
  • absence de préoccupations concernant le VIH (63 %)
  • anxiété à propos des effets secondaires (45 %)
  • incapacité/refus de suivre le traitement ou de retourner pour le suivi (16 %)
Les survivants qui couraient un « risque élevé » selon le jugement des chercheurs étaient deux fois plus susceptibles de commencer une PPE. Parmi les autres facteurs permettant de prévoir que quelqu'un commencerait une PPE, mentionnons les suivants :
  • âge plus jeune
  • encouragement de la part du professionnel de la santé
  • niveau modéré ou élevé d'anxiété à l'égard de l'infection par le VIH (tel qu'évalué par le professionnel de la santé)
  • agressions commises par un inconnu ou actes sexuels multiples
Sur l'ensemble des personnes ayant commencé la PPE, 236 (68 %) n'ont pas suivi le traitement jusqu'au bout et ne se sont pas présentés pour les visites de suivi. Les raisons pour l'abandon de la PPE incluaient les suivantes :
  • effets secondaires (81 %)
  • perturbation de sa routine habituelle (42 %)
  • impossibilité de se libérer du travail, de l'école ou d'autres engagements (22 %)
Des effets secondaires ont été signalés par 96 % des personnes qui ont suivi une PPE et qui se sont présentées pour une visite de suivi ou plus. Les effets secondaires les plus courants étaient les suivants :
  • fatigue (59 %)
  • nausée (50 %)
  • diarrhée (23 %)
  • maux de tête (21 %)
  • changements d'humeur (20 %)
  • vomissements (16 %)
Dans l'ensemble, cette étude ontarienne porte à croire que la mise sur pied d'un programme de PPE contre le VIH est faisable à l'échelle de la province. Toutefois, les chercheurs ont conclu que « d'autres recherches sont nécessaires pour déterminer la meilleure façon de convaincre les participants de retourner pour un counseling et un soutien continus » et que « l'évaluation continue de stratégies visant à augmenter les taux d'achèvement de la PPE est clairement nécessaire. »

Durabilité du programme de PPE

Les professionnels de la santé qui ont participé à l'étude – administrateurs, infirmiers, médecins, travailleurs sociaux et pharmaciens, entre autres – ont été sondés au sujet de la durabilité du programme de PPE. Sur les 132 professionnels qui ont répondu au sondage (dont 94 infirmiers), la majorité (65 %) était convaincue du potentiel de durabilité à long terme d'un programme universel de PPE destiné aux survivants d'agression sexuelle soignés dans leur hôpital. 
Plusieurs des professionnels de la santé qui croyaient à la durabilité du programme estimaient cependant qu'il fallait d'abord satisfaire plusieurs conditions. Les conditions en question faisaient écho aux préoccupations soulevées par les professionnels qui ne croyaient pas à la durabilité du programme. À partir des sondages et d'entrevues additionnelles, les chercheurs ont établi quatre catégories de préoccupations concernant la durabilité du programme après la fin du financement en 2005.

1. Ressources

Les professionnels de la santé ont soulevé des préoccupations quant à savoir qui paierait les médicaments utilisés en PPE. Ils se préoccupaient aussi des besoins additionnels en heures de travail pour maintenir le programme, y compris le temps nécessaire pour maintenir le contact avec les patients et assurer le suivi.

2. Expertise

Les professionnels de la santé ont soulevé des préoccupations concernant le manque de soutiens externes disponibles pour assurer la mise à jour des protocoles, des outils et des dépliants se rapportant à la PPE. Ils avaient aussi des questions concernant la formation continue du personnel.

3. Engagement

Les professionnels de la santé soulevaient des préoccupations concernant la résistance qu'éprouvaient les administrateurs et les autres employés des hôpitaux à l'idée de fournir la PPE. Par exemple, certains des médecins et pharmaciens qui ont participé à l'étude ne voulaient pas suivre le protocole et prescrire/délivrer la PEP parce qu'ils estimaient que les risques (d'effets secondaires, par exemple) de la médication l'emportaient sur les bienfaits.

4. Hébergement

Les professionnels de la santé se préoccupaient de leur incapacité de répondre aux besoins spécifiques des clients et de la communauté. Ils soulignaient par exemple que certains survivants d'agression sexuelle n'étaient pas en mesure de retourner à l'hôpital pour les visites de suivi parce qu'ils vivaient trop loin. De plus, des préoccupations ont été soulevées concernant le niveau de langue utilisé dans les dépliants destinés aux clients.

Vers l'avant

Plusieurs actions importantes ont été prises en fonction des résultats de l'étude sur la PPE contre le VIH. En 2006, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée a accepté de payer les médicaments utilisés en PPE dans tous les centres de traitement de l'Ontario. En 2007, les protocoles et les outils ont été adaptés, et l'orientation et la formation des effectifs ont commencé. En 2008, un groupe d'experts permanent sur la PPE-VIH a été établi pour examiner et réviser continuellement le régime de médicaments, les protocoles et les outils. 
Grâce à ces actions, la PPE est devenue la norme de soins pour les victimes d'agression sexuelle dans les 35 centres de traitement en Ontario. De plus, le taux d'achèvement de la PPE est passé de 32 % entre 2003 et 2005 à 40 % entre 2006 et 2010. Espérons que les pratiques exemplaires et les leçons apprises durant cette étude pourront être adaptées aux autres provinces et territoires du Canada.
                                                                                                                                                                                —James Wilton

Références
  1. Perreault S and Brennan S. 2010 “Criminal victimization in Canada, 2009.” Juristat. Vol. 30. no. 2. Statistics Canada Catalogue no. 85-002-X.
  2. Brennan S and Dauvergne M. 2011 “Police-reported crime statistics in Canada, 2010.” Juristat. Statistics Canada Catalogue no. 85-002-X.
  3. Loutfy MR, Macdonald S, Myhr T et al. Prospective cohort study of HIV post-exposure prophylaxis for sexual assault survivors. Antiviral Therapy. 2008; 13(1):87–95.
  4. Du Mont J, Macdonald S, Myhr T, Loutfy MR. Sustainability of an HIV PEP Program for Sexual Assault Survivors: “Lessons Learned” from Health Care Providers. The Open AIDS Journal. 2011;5:102–12.

mercredi 11 janvier 2012

Les impacts d'une fausse histoire d'agression sexuelle

Les fausses allégations d'agression sexuelle représentent environ 2% des causes rapportées à la police (sans parler que c'est moins de 10% des histoires d'agression sexuelles qui sont rapportées à la police).

Mais n'empêche que ces fausses allégations existent et sont très lourdes de conséquences pour les présuméEs agresseurEs qui sont innocentEs.

La revue l'Actualité a présentée un article qui traite d'une de ces fausses allégations. Cet article présente, notamment, le rôle des médias dans la couverture des histoires d'agression sexuelle.

Et vous, qu'en pensez-vous?