lundi 12 décembre 2011

Violence conjugale: les proches sont aussi concernés


Voici un texte qui a été publié dans le Courrier Laval le 11 décembre 2011 sur l'action de 3 des membres de la TCVCASL.
À l’occasion des 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes, qui se tenaient du 25 novembre au 6 décembre, les maisons L’Estherde Lina et le Prélude ont fait parvenir 30 000 cartes postales dans les foyers lavallois afin de sensibiliser les proches des victimes, et ce, pour une quatrième année.
«Chaque année, ces envois se font par roulement afin de toucher un maximum de gens. Si les proches ne peuvent à eux seuls prévenir les agressions ou les homicides, en créant une alliance entre proches et professionnels ainsi qu'entre services de police et intervenants psychosociaux, nous multiplions notre capacité de prévention», pense Jenny Godmer, de la Maison de Lina qui a hébergé, l'année dernière, plus de 150 femmes et 70 enfants, en plus des interventions externes.
Chicane ou violence ?
L’outil de sensibilisation explique entre autres les facteurs clés qui permettent d’identifier les situations de violence.
«Il faut se demander si l’un recherche un pouvoir sur l’autre. Et quelle est l’intention ? Convaincre ou contrôler ? Quel est l’impact sur la victime ? Est-elle libre d’agir et de s’exprimer?», indique une intervenante à la Maison L’Esther.
En plus de vulgariser le concept de violence conjugale, la carte postale est un moyen d’atteindre un public difficile à rejoindre, selon Mme Godmer. «C’est plus facile avec les proches, car ce ne sont pas eux les victimes. Une personne qui soupçonne une violence dans son couple hésite à se procurer de l'information, car elle a peur.»
Épauler les victimes
La peur, Marie (nom fictif), 38 ans, sait ce que c’est. Après plus de 15 ans de vie avec son ex-conjoint, la mère de famille porte plainte à l’automne 2010 pour violence conjugale.
«Au départ, c’était plus du dénigrement, de la violence verbale, puis, c’est devenu physique, avec des coups», se souvient la Lavalloise. La certitude que «ça allait s’arranger» combinée à la peur des représailles l’ont amené à supporter la situation durant plusieurs années.
Malgré un entourage présent, Marie, sous l’emprise de son ex-conjoint, hésite à parler. «Mes proches étaient au courant qu’on avait des problèmes de couple, mais ils ne pensaient pas que c’était de la violence. J’avais honte et je savais que si j’en parlais, personne n’aurait compris pourquoi je restais. J’aurais eu de la pression et même peut-être perdu des amis.»
Aujourd’hui, avec le recul, la Lavalloise, qui regrette de ne pas avoir tiré la sonnette d’alarme avant, souhaite clarifier le rôle des proches. «Les proches sont importants, mais c’est difficile de comprendre la violence et ses cycles. Quelquefois, ils ne comprennent pas qu’on puisse pardonner. Les proches doivent être là pour supporter la personne et l’épauler plus que de la juger», plaide-t-elle.

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