La période des fêtes, une période de réjouissances? Pas pour les victimes de violence conjugale et d’agressions à caractère sexuel…
Laval, le lundi 17 décembre 2012 – La Table de
concertation en violence conjugale et agressions à caractère sexuel de Laval
(TCVCASL) a lancé le 6 décembre dernier sa campagne
de sensibilisation sur le réseau social Facebook, afin de rejoindre les
personnes victimes, mais aussi les personnes auteures de violence sexuelle et
conjugale.
« La période des Fêtes, avec ses rassemblements
multiples, est souvent névralgique pour les personnes touchées par les
problématiques d’agressions à caractère sexuel et de violence conjugale. En
témoigne notamment l’augmentation du nombre de plaintes enregistrées par les
services policiers», mentionne Eve-Marie
Lampron, coordonnatrice de la TCVCASL. « C’est aussi une période de partys de
bureau et de partys de famille où des situations de violence surviennent ».
«
C’est pourquoi nous avions décidé de réaliser une campagne de sensibilisation
sur Facebook en décembre 2011 et janvier 2012, afin d’être en mesure de diriger
les personnes concernées vers notre site Web. Celui-ci rassemble plus de 100
pages d’informations variées sur la violence conjugale et les agressions à
caractère sexuel. Et comme plus de 134 000 LavalloisEs ont un compte Facebook, ce
procédé nous a permis de rejoindre de nombreuses personnes ».
« Le
résultat s’est avéré très concluant : plus de 7 000 Lavallois-e-s ont alors
cliqué sur nos publicités, et ont ainsi pu été redirigé-e-s vers les ressources
appropriées à leur situation. C’est pourquoi nous reconduisons la campagne
cette année, avec davantage de budget et sur une plus longue période, afin de
rejoindre encore plus de personnes».
S’adresser aux personnes
avec les mots qu’elles utilisent
La
particularité de cette campagne est qu’elle reprend les phrases que les
personnes disent ou pensent elles-mêmes, qu’elles soient victimes ou
agresseures. On pense par exemple au classique « je ne l’ai presque pas
touchée ». Du côté des victimes, on
entend souvent « tous les couples se chicanent, c’est normal… » ou
« j’ai honte, je n’aurais pas dû m’habiller ainsi », etc. En
apercevant ces phrases dans l’onglet « publicités » de leur compte
Facebook, les Lavallois-e-s peuvent ainsi se sentir interpellé-e-s, et
souhaiter en savoir davantage.
Inconduites sexuelles de la part de professionnel-le-s de la santé
La
campagne cible aussi la problématique particulière des agressions commises par
des professionnel-le-s de la santé. Un groupe de chercheures, en collaboration
avec l’Association québécoise Plaidoyer Victimes, a récemment publié un rapport
éclairant sur la question[1]. Selon
celui-ci, entre 2005 et 2010, 122 demandes d’enquête pour inconduite sexuelle
ont été enregistrées par les ordres professionnels québécois réunissant des
travailleurs et travailleuses de la santé. « Pendant la campagne 2011-2012,
la publicité sur les agressions commises par des professionnel-le-s de la santé
est celle qui a le plus retenu l’attention du public », mentionne également
Eve-Marie Lampron.
Campagne 2012-2013
La
campagne se tiendra jusqu’au 15 janvier 2013. « Nous espérons rejoindre
autant de Lavallois-e-s que l’an dernier, et même davantage. Les médias sociaux
s’imposent de plus en plus comme outils de sensibilisation du public, et nous
permettent de nous adresser à la fois aux victimes et aux auteur-e-s de
violences conjugale et sexuelle. Les rejoindre et les informer, c’est déjà une
première étape, tout à fait cruciale, vers leur prise de conscience ».
La Table de concertation en
violence conjugale et agressions à caractère sexuel de Laval
Depuis
1985, la Table de concertation en violence conjugale et agressions à caractère
sexuel de Laval (TCVCASL) regroupe des organismes et des institutions du
territoire lavallois luttant contre les violences conjugale et sexuelle.
Travaillant avec une approche terrain, notre organisme vise à sensibiliser et à
informer la population en général, ainsi qu’à former ses membres en
particulier. Notre devise est la suivante : « Face à la violence, c’est
tolérance zéro! ».
[1]
Manon Bergeron, Mariève Talbot-Savignac, Martine Hébert, en étroite
collaboration avec l’Association québécoise Plaidoyer-Victimes, « Rapport
de recherche : étude exploratoire sur les inconduites sexuelles entre un-e
professionnel-le de la santé et un-e client-e au Québec », septembre 2012.
http://www.aqpv.ca/images/docs/Rapport_ARUC_AQPV_UQAM.pdf
(page consultée le 6 décembre 2012).
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